samedi 13 janvier 2018

Erreurs comparées - vocabulaire de l'islam 15

15. Fr Edouard Divry o. p. Erreurs comparées : « Rien de neuf sous le soleil » (Qo 1, 9)

Un ami dominicain de Notre-Dame de Kabylie, Père Édouard Divry, nous a fait parvenir une étude du plus grand intérêt sur le lien entre les grandes hérésies du christianisme et l'islam. Notre site le remercie très vivement pour cette contribution à   une meilleure connaissance de l'islam chez les lecteurs de ce site.


Erreurs comparées : « Rien de neuf sous le soleil » (Qo 1, 9)


Origine de l’homme

Selon Pélage et Céleste (Ve s. après J.-C.)hérétiques condamnés au Concile d’Éphèse (431), les nouveau-nés se trouvent dans l’état où s’estrouvé Adam avant la prévarication. L’islam nie pareillement le dogme du péché originel, état de péché contracté par tous à   partir du péché des origines aux conséquences universelles (cf. R519). L’islam affirme en outre que tout homme naît musulman et que les hommes déforment cette appartenance.

Destin

Cquoccasionnbiedeluttedechrétiens contrlfatalismanodlliberté chrétienne (cf. G51), ce fut la nécessité stoïcienne (anankè), le destin, la moira. Puis de manière équivalente apparut la même idée en milieu arabe, le mektub (cquesécrit)Cela constituusubstrainconsciendfrangeconsidérabledlcroyancdehommeeen particulier de nos jours chez les musulmans. Le slogan qui résume cette pensée s’énonce : « Tout est d’avance écrit par Dieu.» En particulier, la branche la plus traditionnelle de l’islam, le Hanbalisme, enseigne qule destin est « le pouvoir de Dieu, du fait qu’il procède de sa puissance et sans doute de l’universalité de celle-ci ; il fait également partie du secret caché de Diequluseulgloire à   luilTrèHauconnaîtécrisultablgardéedanuLivre caché que nul hormis Dien’en a connaissance et nous ne pouvons connaître le destin que Dieu a décrété à   ses créatures qu’après sa survenancou l’information authentique à   son sujet » (Ahmad ibn Hanbal, 780-850).

Unicité absolue

Chez Arius (IVe  s.) qui niait la divinité plénière du Fils et de l’Esprit, la conception de l’unicité de Dieu était particulièrement rigide. « Un et seul (monos) Dieu », enseigné par la Tradition apostolique eeparticuliepalSymboldNicé(325)scomprenait cheles Ariens comme une affirmation sur Dieu « sans commencement et le plus absolument un (anarxos monôtatos)» (Épitre à   Alexandre, Opitz 3, 12). Parlant de Dieu, il s’agissait donc d’unmonade sanpartagecommclserpoul’islam qurejettlTrinité commun polythéisme (sourates 4, 171 ; 5, 73-74).
Le mot « monothéisme » (littéralement, unique Dieu) n’a été inventé qu’au XVII siècle. Le mot monos signifie « seul » mais aussi il peut signifier « solitaire ». Alors que le Dieu des chrétiens est amour, communion trinitaire, dans une unicité parfaite qui le range plus exactemendanuhénothéismplutôqu’umonothéismambigulmonothéisme musulman affirme un Dieu absolument solitaire, car sans association possible (tawîd).

Révélation incréée

L’aillplurigoristdmonophysismehérésiproclamanunseulnaturdivino- humaine en Jésus-Christ et condamnée à   Chalcédoine (451), enseignait que le Christ, le Verbe de Dieu incarné, avait pris un corps non seulement incorruptible, mais totalement incréé (cf. PG 86, 44).
Il est remarquable que la pensée majoritaire musulmane finisse par aboutir, mutatis mutandis, à   une opinion semblable à   propos du Coran descendu du Ciel, à   travers la cause instrumentale qu’aurait été Mohammed, et demeurant le Livre incréé par nature.

Altération des Écritures

Selon Marcion (environ 85-160 ap. J.-C.), les Apôtres, hormis Paul, auraient altéré les Écritures laissant la part trop belle à   l’Ancien Testament (cf. Tertullien, Contre Marcion, 1, 20, 1). En particulier, l’Église non marcionite se fourvoyait en le citant. L’épître aux Galates (cf. Ga 1, 8) manifestait aux yeux de Marcion la résistance de Paul à   cette adultération.
SelolCoranjuifechrétienonfortemenaltéré leurÉcritures qudiffèrenainsdla révélatiocoraniquealorqulechrétienfonconfiance à   leumèrl’Églisassistépar l’Esprit Saint : « Pour ma part je ne croirais pas l’Évangile s’il n’était porté par l’autorité de l’Église catholique » (AUGUSTIN, Contra epistolam fundamenti, 5).

Jésus n’est pas Dieu

Pour les Ébionites (IIe-VIIe s.), à   l’instar des musulmans (sourate 5, 17.72), Jésus (Aïssa) n’est qu’un homme prophète, le Messiqui doit revenir à   la fin des temps. On l’appelle alors le Mahdi chez les musulmans chiites.
Pour les ariens, Jésus, grandement vénérable, n’est pas Dieu à   l’égal de Dieu le Père mais une émanatiocréédcelui-ciEégardéjà   à   leuunitarismabsolul’arianisme fuainsle cheval de Troie de l’islam en Occident.
Pour les chrétiens, innombrables sont les allusions ou les déclarations implicites relatives à   la divinité de Jésus dans le Nouveau Testament. Il y a même l’affirmation tout à   fait explicite de celle-ci : Jn 1, 14 ; [Jn 1, 18] ; Jn 20, 28 ; Rm 9, 5 ; 1Jn 5, 20 ; Tite 2, 13.

Enfance de Jésus

Sul’enfancdMarieconfonduavelsœudMoïselCoran a adopté lligndu Protévangile de Jacques. Jésus parle au berceau, donne la vie à   des oiseaux d’argilcomme dans l’ÉvangildPseudo-Matthieu. L’Église s’est très t démarquée des apocryphes et refuse catégoriquement leur lecture publique à   l’église.

Jésus n’est pas mort sur la Croix

PouMarcion, Christ, étant impassible, n’avait pas un corps matériel. S’il avait souffert, ce fut de manière purement apparente (cf. Irénée, Adversus Hæreses, III, 16, 1). Pour Ptolémée ed’autregnostiquelSauveunpouvaiqudemeureimpassiblenpouvaisouffrir hormis « leur prétendu Christ psychique » (cf. Irénée, AH , I, 7, 2). Quant à   Basilide, le gnostiqueiprécisaimême quc’était SimodCyrènquavait été crucifié à   lplacdu Christ (cf. Irénée, AH, I, 24, 4-5).
Pour l’islam, il y a eu pareillement substitution d’Aïssa (Jésus) par un mortel au moment de la crucifixion (sourate 4, 157) ; Aïssa a été élevé au ciel directement (sourate 3, 55).

Commerce charnel entrepris au Ciel

Tertullie(décès ver230-24apJ.-C.imaginait, à   l’originel’existencdcommerccharnel entre le Ciel et des vierges terrestres. Il s’appuyait sur un passage de l’Ancien Testament pour expliquer cette passion impure (cf. G61-4). Les anges apostats s’étaient enflammés pour des vierges terrestres (cf. Tertullien, De idolatria, 4, 2 ; 9, 1).
Alorqu’iesdécrié paleauteurchrétiencommunhorreurl’islamajoritaire rendra positif ce fait charnel au Ciel sur le modèle d’une récompenssensuellpour des guerriers morts pour la cause de l’islam (sourates 55, 54-56 ;  56, 12-40 ; 76, 12-22), bénéficiant selon les  Hadîth de 70 vierges ou 72 (Al Tirmidhi, mort en 892). Même des théologiens musulmans orthodoxelepluintellectuels comme AGhazal(more1111eAAshari (mort en 935) ont admis les plaisirs sensuels au paradis. Cela est cependant remis en question par des études syriaques réalisées par des non-musulmans (cf. Pseudo Christoph Luxenberg).

Père E. Divry op


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